Aujourd’hui, c’est coup de gueule. Et oui, encore un autre !
Celui ci rejoint d’ailleurs un peu mon coup de gueule contre le Body Shaming, mais de manière beaucoup plus large.
Alors Ok je ne suis pas vraiment colère colère, mais c’est important pour moi de vous partager mon point de vue sur une des plus grosses manies de notre espèce : mettre les gens dans des cases.
Ça faisait longtemps que j’avais ce sujet d’article en tête, mais je ne savais pas vraiment comment l’aborder sans passer pour la réac de service.
Et puis j’ai lu tous vos superbes commentaires sous mon article qui dénonçait le Body Shaming. Et j’ai été hyper touchée. Car j’ai vu que vous étiez plusieurs centaines à me partager votre histoire, et à me raconter à quel point votre physique, quel qu’il soit, conditionnait malgré vous le regard des gens à votre égard. Qu’on le veuille ou non, nous avons toutes été mises dans une case, avec une grosse étiquette collée dessus.
« Je suis prof, donc les gens pensent que… mais vu que je suis… » – « Depuis que je suis maman on croit que… » – « Je suis encore très jeune donc on… » -« À cause des mes tatouages les gens pensent que…»
Des petites cases, pleins de petites cases.
Nous sommes tous les premiers à mettre les gens dans des cases. À force d’être conditionnés par des stéréotypes souvent débiles voir horribles, on en vient à avoir une perception complètement ridicule des gens en face de nous.
Bien habillé = riche / Racaille = pauvre, dangereux, violent / Roumain = voleur / Jeune boutonneux = geek / Piercings & Tatouages = drogué, sale / Handicapé = bête / Maigre = anorexique …
Mais il y a aussi plus subtil:
Nouvelle secrétaire sexy = couche avec le patron / Beau gosse = Don Juan / Fille superficielle = demeurée / Un peu moche = ouh la pauvre ça doit pas être facile tous les jours / Dents pas belles = pas d’hygiène; bref il y en a des milliards comme ça !
Le pire c’est que ces stéréotypes sont injustes, car représentatifs non pas d’un ensemble, mais d’une minorité. Par exemple prenez ces petites billes rouges dans les arbustes, on nous a toujours dit qu’il y avait du poison dedans. Certes, dans ces stéréotypes il y a toujours une part de vérité (il y a bel et bien certaines variétés de petites billes rouges dans des arbustes qui peuvent nous rendre maladou si on les mange), mais tout le reste de cette « case » s’y trouve à tord. Désolée pour les milliards de billes rouges inoffensives dans les arbres, vous êtes cataloguées à cause d’une minorité.
Prenez l’exemple précédent, remplacez « petites billes rouges » par n’importe quoi, ça marche tout le temps, et c’est d’ailleurs malheureusement là que le racisme, la haine et la peur de l’autre prennent racine.
Bref, qu’on le fasse inconsciemment ou pas, on fait tous ce genre de raccourcis. Et c’est pas bien du tout. Mais ce qu’on fait de pire, c’est qu’une fois qu’on a mis des gens dans une boite et qu’on a collé une grosse étiquette dessus, on referme le couvercle et on imagine même pas une seconde qu’elle puisse en sortir.
Je m’y suis moi-même surprise il y a quelques années. J’adore l’humoriste Florence Foresti. Je la trouve hilarante, j’étais allée la voir en spectacle au théâtre du Châtelet à Paris, bref. Et puis un jour je l’avais vue dans un bar, où elle était sûrement avec des amis. J’ai passé pas mal de temps à l’observer du coin de l’oeil et je suis repartie un peu déçue. Je me vois encore me dire « bah elle est pas méga drôle dans la vraie vie en fait ». Certes elle avait fait marrer ses amis 3 ou 4 fois, mais c’était pas la méga rigolade non plus.
Et puis je me suis rendu compte à quel point cette pensée était totalement conne.
Ok, le boulot de cette nana c’est d’être humoriste. Mais je m’attendais à quoi ? Qu’elle fasse des prouts avec ses mains sous les bras et des pouet pouet 24h/24 ? Qu’elle fasse une animation gratuite pour tout le bar en faisant des roulades avant sur le comptoir en disant des blagues ?
Son métier est d’écrire des sketchs drôles, et de les interpréter avec brio. C’est son métier. Donc le soir quand elle a fini de travailler, si elle veut faire la tronche et être désagréable au possible, elle en a tous les droits !
Je l’avais simplement mise dans la case « humoriste », en oubliant qu’elle pouvait aussi être dans les cases « humain » « a des humeurs » « a des sentiments » « a une vie normale » etc…
C’est parfois plus traître.
Regardez, récemment avec Jérome Jarre. Pour celles qui ne savent pas qui c’est, c’est un « Vineur » (en gros Youtubeur qui faisait des vidéos humoristiques de 6 secondes sur Vine), suivi par plus d’1,8 et 1,5 millions de gens sur Instagram twitter, qui a en gros 1 milliard 500 millions de vues sur ses vidéos drôles.
Il s’est lancé corps et âme dans une immense opération humanitaire il y a quelques mois, en se servant de son influence sur les réseaux sociaux pour lever des fonds contre la famine en Somalie (je vous la fait courte). Résultat: 1 million de dollars récoltés en 4 jours, 60 tonnes d’eau et de nourriture acheminée jusqu’en somalie en à peine 2 semaines.
Et bien malgré ça, à cause de sa « case » de « youtubeur / humoriste / businessman », pleins de gens, dont une partie des médias, ont inlassablement cherché la « raison » de cet engagement, persuadés qu’il le faisait forcément dans son propre intérêt plutôt que par pure solidarité. Comme si cette case de jeune rigolo ne le rendait pas suffisamment légitime pour porter un tel projet.
Ou encore, combien de chanteurs / artistes se sont fait pourrir parce qu’ils avaient « osé » tenter quelque chose de nouveau. D’évoluer artistiquement. Comme si un gars qui fait du rock ne pouvait pas faire un truc différent pour essayer, pour se faire plaisir. Non. Il est dans la catégorie « rock », il y reste !
Le vrai problème de ces cases, c’est qu’elles sont totalement fixées, comme les 4 murs d’une pièce sans porte de sortie. Elles sont figées dans le temps. Pourtant, le monde change, et les gens avec !
On a tous des périodes. Que ce soit d’un point de vue vestimentaire, de style musical, de nourriture, d’état d’esprit, mais surtout d’envies. On a le droit de changer d’idées ou de point de vue comme de chemise, non ?
Nous ne sommes plus dans les années 1900, où la vie toute entière dépendait souvent des décisions qu’on prenait vers la vingtaine. Fini l’époque où on faisait 40 ans de carrière dans la même entreprise. Aujourd’hui on divorce, on déménage, on voyage sur plusieurs continents, et notre carrière ne se compte plus en années mais en nombre de métiers différents exercés en une vie.
Aujourd’hui il est courant de voir un prof se reconvertir en fleuriste puis pourquoi pas en créateur. De voir un roi de la finance tout plaquer pour lancer une ONG. Ou encore récemment (pour celles qui me suivent sur snapchat), un « laveur » (personne qui nettoie les morts avant de les mettre dans un cercueil) devenir chauffeur de Taxi (ça ne s’invente pas !)
Ne vivons pas une vie: vivons 100 vies !
À mon sens, le vrai bonheur, c’est de changer de case dès qu’on commence à s’y ennuyer. La vie n’est plus une ligne droite. C’est une route, avec des intersections, des montées, des descentes, des autoroutes et des routes défoncées. C’est ça l’aventure !!
C’est justement ce défi permanent d’avancer de case en case qui me fait avancer.
J’ai loupé mon bac 1 fois mais j’ai quand même réussi à obtenir bac+5 en design graphique, puis au lieu d’aller vers la direction artistique je suis devenue blogueuse mode alors que je suis loin d’être mannequin, puis je me suis élargie au lifestyle pour écrire ce genre d’articles avec le coeur alors que je n’ai aucune formation de journalisme ou de lettres. Puis comme ça ne suffisait pas, je me suis mise en tête de faire de l’humour tout en restant légitime en tant que blogueuse mode/lifestyle sérieuse. J’ai monté une chaîne Youtube dans laquelle j’écris / je produit / je réalise / je joue des sketchs crées de toutes pièces.
Je n’ai pas une case. J’ai au moins 15 cases différentes.
Et ce n’est pas toujours évident à comprendre pour tout le monde. Je reçois souvent des commentaires / messages privés / mails du style « je préférais quand tu ne faisais que de la mode / lifestyle, ça ne m’intéresse pas Youtube ». Je sais que c’est toujours bienveillant de la part de ces lectrices qui veulent juste donner leur opinion, et celle-ci me permet de me remettre en question et de savoir ce que vous aimez ou non.
Mais ça me fait aussi rire de recevoir des messages inverses, type « J’adore ton humour sur snapchat et tes vidéos Youtubes, par contre tu parles trop de ton blog » alors que ce blog, c’est la base de tout, mon métier, au départ…
Bon jusqu’ici tout va bien, ce qui est plus perturbant c’est quand ces messages sont suivis de « c’est vraiment dommage » ou de « tu ne devrais pas », « faudrait que tu », « arrêtes ». Là ce n’est plus qu’une simple opinion personnelle (on peut tous aimer ou ne pas aimer un contenu, et avoir des goût et des préférences). C’est, sûrement inconsciemment, mais il y a une envie de me faire changer, de m’influencer. De me ramener vers la case qu’on voudrait m’attribuer. Pure humoriste/youtube ou pure Blogueuse. Pas les deux en même temps, car l’un des deux ne m’intéresse pas. Alors tant pis pour les autres qui aiment les deux.
Comme si on interdisait à un acteur de cinéma de faire des rôles tristes vu que c’est un rigolo dans la plupart de ses films. Alors qu’on pourrait très bien le laisser faire, et simplement ne pas aller voir le film… Ou encore mieux, lui donner une chance de nous épater par sa capacité à être à la fois touchant et drôle, lui donner une chance de nous surprendre.
Je suis moi même incapable de me mettre dans une case. Un jour je suis mamie patapouf dans la canapé gouffres et Nutella à vouloir voir personne, le lendemain je suis en mode healthy girl bien habillée avec 1000 rendez-vous dans la journée; et le surlendemain je suis en mode jumelle maléfique à m’éclater comme pas possible avec mes copines.
Regardez la photo de moi qui illustre l’article. En règle générale je déteste le rose. Mais je surkiffe cette photo ! Non, je ne suis pas bizarre, je suis juste… moi !
Le monde n’est pas binaire. Il faut arrêter de croire que tout est soit blanc, soit noir. Soit oui, soit non.
J’aime imaginer que les cases sont comme des pixels.
Au tout début de l’enfance, nous n’en avons que 2: Bon à manger, pas bon à manger. Puis notre spectre s’améliore, et des cases viennent se rajouter: Oui, et non. Gentil, Méchant. J’ai le droit, j’ai pas le droit. Et c’est ainsi que tout au long de notre enfance, en forgeant notre expérience de vie, on vient rajouter des cases à notre spectre de perception.
Et plus on ajoute de pixels à notre vision, plus notre perception est grande, et définie. Et mieux on comprend le monde !
On vit dans un monde où la course à la technologie à fait multiplier par 5 la taille de nos télés, nos écrans de téléphone sont plus précis que nos écrans d’ordinateur il y a à peine quelque années. Toujours plus d’image, toujours plus de couleurs.
Alors pourquoi ne pas chercher à faire de même avec notre perception du monde ? Ajouter toujours plus de pixels à notre esprit, pour voir le monde en plus grand ?
Préfèreriez vous voir le monde comme sur l’écran d’une immense salle de cinéma, ou à travers une vieille télé en noir et blanc ?
Ouvrons nos esprits. Améliorons notre perception du monde. Comprenons enfin qu’il n’est plus possible de définir une personne avec une seule case / pixel. Une personne, c’est des milliers voir millions de cases. Et c’est bien ce qui nous rend tous aussi uniques qu’égaux.
Ce sont les touts petits détails uniques à chacun qui font la beauté du monde.
Merci de m’avoir accordé ces quelques minutes de lecture. Dis moi ce que tu en as pensé en commentaire, ça me fait toujours énormément plaisir !
Au fait, si jamais tu souhaite t’inscrire pour venir à mon Vide Dressing le samedi 2 septembre à Paris, histoire qu’on puisse papoter un peu, c’est par ICI !
Ca fait du BIEN! Merci 😉
Auteur
Merci à toi Lou ❤
Merci pour ces jolies pensées…
Auteur
Merci à toi pour ton commentaire Marion, belle nuit !
Bon moi je suis juste La pour te dire que je te love et que même si je me commente plus autant qu’avant (ouais je suis une neuf busy-busy ) bah je te suis toujours !
Non plus sérieusement comme tous tes articles humeur celui la me parle énormément. C’est vrai qu’on a cette manie sans s’en rendre compte, de créer ces cases pour y mettre les gens qu’on croise, qu’on connaît ou peu importe. Je pense que l’important est de s’en rendre compte et d’essayer de changer ça parce qu’après tout, ne faisons pas aux autres ce que l’on aimerait pas que l’on nous fasse.
Bon et sinon changement de sujet mais jai beaucoup trop hâte d’être Le 2 septembre, je ramène une copine avec moi a qui je parle de toi depuis des sieeeeecles, Jai beaucoup trop trop hâte ❤️
Bisous ma Megan
Comme d’habitude t’es la meilleure (et pardon pour le roman)
Auteur
Merci ma belle Eloïse ! Hâte de te revoir aussi le 2 ❤
Bravo Megan !! Tu as tout à fait raison, il faut s’ouvrir au monde, aux différences et casser les stéréotypes … Ça rend tellement plus heureux! Je ne dis pas que je ne mets moi même pas les gens dans des cases mais au final ça ne m’apporte rien et je me sens coupable ensuite de l’avoir fait. On est tous différents et un peu semblable aussi … on est tous humain!
C’était bon de te lire, une petite piqûre de rappel ne fait jamais de mal!
Et moi personnellement je t’aime dans toutes tes cases (du moins celle que je connais ;)) … tu es talentueuse et entière
Auteur
Merci infiniment Sabine ❤
Merci à toi… toute cette société pense que chacun doit rentrer dans une case pour évoluer alors que notre société évolue à une vitesse folle. Nous ne pouvons pas pas se positionner dans une case comme dans les années 1900 ce n’est pas possible, si non nous ne pouvons pas évoluer correctement.
Notre monde évolue comme les moustiques mutants lol avant c’était des petits moustiques presque inoffensifs maintenant on parle de chikungna
Avant il n’y avait pas de smartphone maintenant notre existence est faite que d’application…
Bref ce que je veux dire est que les cases n’existent pas pour moi où elles n’existent plus, on ne peut pas le monde évolue tellement vite que nous devons nous réinventer à chaque instant.
Les générations qui sont nées vers les années 1990 « Millenials » (voir les nombreux articles sur internet), le savent forcément, nous sommes nés avec internet, notre mentalité et nos agissements dérangent le monde de maintenant car nous voyons le monde autrement et surtout par notre ouverture d’esprit qui fait que nous nous sentons mal car la société essaye de nous mettre dans des cases. (Je m’evade). Ce que je veux dire essayons d’etre nous mêmes sans se préoccuper de ce que notre société veut nous dicter, nous sommes l’avenir de cette société, faisons la évoluer.
Auteur
E X A C T E M E N T !
coucou, j’adore ton franc parlé. Il ne faut pas se taire et exprimer ses sentiments surtout dans la société d’aujourd’hui. Passe une bonne journée.
Auteur
Merci Lea pour ton commentaire ! Bonne semaine à toi