Mon voyage au Mexique #2

Mon voyage au Mexique #2

La semaine dernière je vous ai raconté la chose la plus folle que j’avais faite dans ma vie : partir étudier 6 mois à l’autre bout du monde, et surtout la fierté que j’avais ressenti en rentrant, et l’ouverture d’esprit que cette experience incroyable m’avait apporté. Tout cela pour conclure qu’il fallait foncer, oser quand une occasion se présentait. Vous avez été nombreuses à me demander de vous raconter plus en détails les péripéties de ce voyage qui restera gravé à jamais, alors en voici quelques unes en vrac !

Je vous passe le récit de l’arrivée au Mexique (angoisses, pleurs et peurs…) puisque tout est expliqué dans cet article de la semaine dernière. Venons-en aux faits.

Le premier jour à l’université

Une université à l’américaine, un campus géant, avec de grands batiments, pour chaque spécialité, éparpillés dans un parc géant, un grand terrain de basket en plein air avec des gradins bref, je me suis direct crue dans un mix d’High School Musical, 90210 et . Et qui dit campus à l’américaine dit grands parkings remplis de belles voitures (l’université est payante, et comparé au niveau de vie d’un Mexicain c’est assez cher, du coup il faut être un minimum aisé pour pouvoir se la payer). Et la petite Megan dans tout ça? Bah Moi,  je venais en bus… enfin « bus »… Comment vous dire ? Le bus mexicain est un concept à lui tout seul.

  • D’abord, il faut savoir que les bus appartiennent à leur conducteur, qui sont donc indépendants. Ils s’occupent donc eux mêmes de l’entretien de leur véhicule. C’est là que ça se corse. Les bus sont des espèces de grandes boites rectangulaires posées sur un chassis, sur lequel on aurait oublié d’installer des amortisseurs. On s’assoit sur des sièges en bois ou en métal (de la mousse ? pour quoi faire ??), capables de rendre le cul de Beyoncé plat comme une planche en seulement 10 minutes. C’est le véhicule le plus bruyant de toute la galaxie. Compliqué de tenir une conversation à l’intérieur tellement on ne s’entend pas parler. Il y a en général un immense crucifix avec un grand Jésus qui est collé sur le pare brise au milieu, avec pleins de colliers et de bijoux qui font du bruit à chaque nid de poule de la route. Fans de déco de bon goût, les chauffeurs s’improvisent souvent rois du tuning, avec des grands stickers sur les pare brise, parfois des flammes (ouah !), des néons bleus partout… Et écoutent tous de la musique Banda à fond les ballons (Musique Banda = musique traditionnelle Mexicaine, où des mecs chantent leur amour pour les femmes avec des guitares. Tout le monde kiffe, mais a honte de le dire. C’est comme nous avec Francis Cabrel ou Claude François quoi). Les bus tombent souvent en panne, il m’est arrivé plusieurs fois que le chauffeur s’arrête en plein milieu de la route pour mettre de l’eau sur le moteur qui commençait à surchauffer et à fumer de partout dans une montée. Coooool !
  • Ensuite, il faut savoir qu’il y a des « lignes » de bus plus ou moins définies, mais il n’y a ni arrêt, ni stations, ni plans. On arrête le bus en levant le bras, on monte dedans, et on demande au chauffeur de s’arrêter quand on veut descendre. Autant dire que si on ne sait pas par où le bus passe, il faut être au taquet pour descendre au bon moment !
  • Pas de ticket, encore moins de carte d’abonnement. On rentre dans le bus, et on donne 5 pesos (environs 30 centimes) au conducteur, qui nous rend la monnaie. Il n’est pas rare de voir « Gratis para las bonitas chicas » (Gratuit pour les jolies filles) affiché au dessus du conducteur. Vous voyez le genre.

bus

Trop la classe, non?

Autant vous dire, au début j’étais pas à l’aise hein… En plus personne ne respecte les limitations et rares sont les personnes qui mettent la ceinture de sécurité… et au final, on s’y accommode très vite, et je les trouvais plutôt très pratiques ces petits bus mignons ! Franchement, pouvoir prendre le bus n’importe où du moment qu’il passe par là, et demander à être déposé exactement devant l’endroit qu’on désire, franchement c’est un vrai luxe qui manque en France!

Il y a aussi ce qu’on appelle les Combi, ce sont des mini bus avec 6 places face à face, un peu comme un grand taxi, qui font des plus petits trajets un peu partout dans la ville. C’est hyper pratique. Et bien la toute première fois je monte dedans, je m’assied à la place juste derrière le conducteur. Je paie. Et 100m plus loin (pareil, on monte et on descend quand on veut) 4 personnes arrivent, et me donnent plein d’argent. Moi, toute conne, je ne comprend pas, je viens d’arriver, je parle à peine espagnol, et j’ai des gens qui me donnent des sous et me regardent avec insistance. En fait, ils attendaient simplement que je passe les sous au conducteur et que je leur rende la monnaie à chacun. Oui, c’est comme ça que ça se passe au Mexique. Au calme. Et franchement, vivre « au calme » comme ça, sans stress, sans que tout le monde se juge, qu’est ce que ça fait du bien !

Enfin bref, revenons à nos moutons, j’arrive et repars donc tous les jours de l’université à bord de ces bolides, j’ai une classe de dingue !

Mais imaginez vous, 3 jours après être arrivé dans le pays, première étape de passer avec le bus, il fallait que j’aille en cours, et donc que je me présente aux profs, aux mexicains… HORREUR.

Les accolades à tout va des élèves mais surtout des profs, et de la directrice de ma section Design (moi qui ne suis pas tactile avec les gens que je ne connais pas… pourquoi me font il des calins comme ça ?) Ah bah oui, eux pour dire bonjour c’est une accolade! Homme, femme, c’est pareil ! Pas de bises, pas de mains serrées… C’est un Hug ! Mon dieu que c’est cool quand on s’y habitue, c’est tellement plus chaleureux que la bise froide des Français !

Comme je le disais dans l’article précédent, j’ai dû répondre OUI à un bon nombre de bêtises au début car réellement : je ne comprenais rien, mais rien du tout. Je voyais bien les sourires et les gens voulaient m’aider, mais la barrière de la langue la première semaine était compliquée.

À tel point que lors mon premier cours thérorique de Design éditorial, après deux heures horribles où le prof ne faisait que parler, il y a eu une pause, et j’ai pris mes affaires pour partir, bien soulagée d’ENFIN rentrer chez moi, quand au final j’ai compris que c’était un cours de QUATRES HEURES. Autant vous dire que ni une ni deux, je suis allée au bureau pour annuler ce cours. Et même sans savoir parler, j’ai réussi à me faire comprendre à base de : « sorry, complicado, complicado, no me gusta la clase ». Et hop c’était dans la poche, je n’avais plus design editorial et j’annulais 8h de cours dans la semaine… Fainéante ? Bon un peu…

Je vous rassure les autres cours se sont enchainés à merveille avec des profs au top : illustration, médias audiovisuels, production visuelle et tournage, culture générale et même sérigraphie… J’étais aux anges.

Qu’est ce que je pourrais vous raconter de plus sur l’université ? Ah bah oui les horaires. Vous savez au Mexique, les horaires c’est très relax… En effet, sur l’emploi du temps il y a marqué 13h, je me démène pour être là à 12h50 sans me perdre 36 fois dans l’université, je passe en mode Forest Gump à cavaler pour pas être en retard, pour au final comprendre que les gens commencent à arriver sans pression VERS 13h, et les gens arrivent au compte goute, au calme, jusqu’à environs 13h15. On tutoie les profs aussi, et il n’est pas rare d’aller boire una cerveza (une bière) avec eux après les cours, ou de tomber sur eux dans un bar le soir à la table d’élèves. Le relation prof/étudiant est vraiment différente en comparaison de la France ! Tout est tellement plus détendu, sans stress inutile…

 

La première et unique fois ou j’ai pris de la drogue*

Alors, oui je vous vois venir avec vos grands sabot « Mais Megan, tu nous as menti, tu nous as dit, dans l’article ‘15 Choses sur moi que tu n’avais jamais pris de drogues ». Et bien oui, j’ai menti mais légèrement. Du moins, je n’ai jamais pris de drogues composées, chimiques et j’en passe. Là, c’était « juste » un cactus.

C’est brouillon ? Ok, alors je vous raconte tout.
Fin septembre, deux mois après mon arrivée au Mexique, mon prof de production visuelle propose à notre classe de partir 4 jours dans le Nord du Mexique à Real de Catorce (Real de Catorce est un village, d’environ 1400 habitants, situé dans le désert de San Luis Potosí, au Mexique), connue sous le nom de la ville fantôme cachée dans la montagne. Sympa… Chaque année les élèves font ce voyage et l’attendent. On me parle de peyotl, qu’il faut absolument tester. Oui, bon ok, je sais pas ce que c’est les gars…

C’est parti pour 10h de car pour arriver dans la ville fantôme. C’est simple un seul accès est possible : un « petit » tunnel de seulement 2,5km, où les voitures ne passent pas. Des petites charrettes avec des ânes nous y emmènent.

tunnel
Hyper rassurant le tunnel non ? Nous arrivons à l’hôtel. Le lendemain nous irons dans le désert.

Ce qu’on avait omis de me dire c’est que pour y aller, il n’y a qu’une seule solution : 2h de jeep, à 15 SUR la jeep, dans les montagnes sans aucune sécurité, à 2500m d’altitude. D’accord. J’ai prié.. beaucoup. Surtout quand la roue de la jeep passait si près du bord ravin qu’il y avait des petits écoulements de pierres. J’ai pensé à la France, et bénit ses règles de sécurité drastiques. Et puis en fait, je me suis éclatée !

Arrivé en plein desert je comprends que je ne vais pas échapper au test du peyotl.

15 sur une jeep

Le peyotl, qu’est ce que c’est ?

Le peyotl  est une espèce de petits cactus sans épines de la famille des Cactaceae, originaire du sud de l’Amérique du Nord.

Ce cactus est utilisé pour ses propriétés enthéogènes, psychotropes et hallucinogènes. Il est protégé par le CITES et son usage est interdit dans certains pays, notamment la Suisse et la France. L’usage du peyotl à des fins rituelles est très répendu parmi les Amérindiens

parenthèse culture terminée.

peyotl

Je comprends que tout le monde va en manger (sur le désert, on peut en consommer comme bon nous semble, par contre interdit d’en cueillir et d’en ramener dans une autre ville). Mon prof me rassure en me disant que de toute manière si je ne supporte pas, je vomirai. (OUAIS ÇA VA BEAUCOUP MIEUX MAINTENANT QUE JE SAIS ÇA !! euh, j’ai la phobie de vomir…) Et qu’en plus, pour avoir de vrais effets, il faut en consommer trois de taille moyenne. C’est ici ou jamais. Je flippais car imaginer faire une overdose en plein désert, qui plus est au Mexique, tu décèdes et personne ne saura jamais où tu étais. Mais je me lance, burk. Le goût est immonde, c’est littéralement une plante crue quoi… Je ne mange qu’un et demi ne pouvant plus me forcer. Puis parait-il que c’est bon pour le corps. Bah bien sur…

Deux heures plus tard, je n’ai aucun effet.

Ni positif, ni négatif. D’ailleurs personne n’en a. Je commence à me dire que l’on ma roulé dans la farine quand même… Mais à la limite tant mieux.

Puis on retourne au village, et nous allons au restaurant. Je commande mon plat : des haricots rouges, de la viande, des tostadas (rien que le fait d’écrire ces mots me donne faim, miam). Surprise quand mon assiette arrive. Véridique : mes haricots sont armés, ce sont des soldats avec un casque et une épée, et ils se battent ensemble. Pour défendre quoi ? certainement le morceau de viande. Ils avaient faim eux aussi… C’était tellement réel, bizarre et ça n’avait l’air de déranger personne autour de moi… mais WHAT ?

Puis ca ne s’est pas fini là puisque pour rentrer à l’hotel il y avait des pavés, et les pavés s’enfonçaient quand je marchais (Bah alors ? Il va falloir freiner sur les Tacos là Megan parce que là, les pavés s’enfoncent sous ton poids !). J’avais l’impression d’être dans une partie de Mario à devoir éviter les trous en sautant.

Une douche et une bonne sieste et tout était redevenu à la normale mais je m’en souviendrai toute ma vie je crois.

*Alors oui, j’ai testé une plante naturelle hallucinogène. Mais je ne testerai jamais rien d’autres car je suis contre tout ça et que comme je vous l’ai déjà dis, je ne peux pas supporter ne pas être en possession de toute ma tête.

Nager avec les dauphins et mettre des bébés tortues à la mer

Vous voyez les voyages de malades qu’on peut voir sur les magazines, dans des hôtels de fous, avec une eau turquoise au milieu du Paradis? Oui oui, ceux qui coûtent le prix de 2 bras et un ovaire? Et bien j’ai pu le faire, mais pour quasiment rien puisque… bah j’étais déjà au Mexique. Donc j’y suis allée en Bus !

Direction Ixtapa, une super station balnéaire. Mi septembre, donc hors saison. Je me retrouve 5 jours dans un hotel ultra canon, dans un lit king size face à la mer, en All Inclusive, pour quasiment rien ! L’hôtel quasiment vide, donc immense piscine pour rien que pour moi, bronzette et cocktails toute la journée… Le gros kiff ! C’est ça aussi qui est cool quand on est en Amerique Latine, c’est que toutes les destinations de rêves sont beaucoup plus proches, donc hyper moins chères !

tortue

Au Mexique, les tortues sont des espèces hyper protégées car en voie de disparition. Du coup, les grands hotels des bords de plages récoltent les oeufs pondus dans le sable pour les protéger des voleurs et des oiseaux. Et j’ai eu la chance immense d’assister à la mise en liberté des bébés tortues tout fraichement sortis de leurs oeufs ! Les soigneurs les posent dans le sable à environs 20 mètres de la mer, et les tortues doivent faire le trajet toutes seules, par elles mêmes. C’est vraiment une image qui restera gravée à jamais, on se rend vraiment compte de la fragilité de ces animaux en danger.

dauphinJ’ai aussi pu réaliser un rêve de petite fille, qu’on a toutes eu je pense: nager avec des dauphins ! En plus basse saison, donc j’étais toute seule avec 2 dauphins et 1 soigneur qui leur donnait des ordres: Tellement drôle de voir un immense dauphin arriver sous soi, sur le dos, et nous tendre ses nageoires. On les attrape, et il nous traine à toute allure à travers le bassin ! Je me suis vraiment éclatée !

 

Voilà quelques anecdotes sur le Mexique ! À part ça je me suis fait des amis extraordinaires, j’ai découvert de sublimes architectures, mangé des trucs à littéralement tomber par terre tellement c’était bon, bu des shots de Mezcal (alcool mexicain à base de tequila, encore plus fort, souvent avec un serpent ou un scorpion à l’interieur de la bouteille) enflammés (On met la tête en arrière, le serveur remplit la bouche de mezcal, il allume avec un briquet, fait tomber de la canelle sur la flamme qui sort de la bouche, on ferme la bouche, on avale d’un coup et on a plein de fumée qui ressort par le nez. C’est le Dragon Shot mexicain), partagé des grandes tablées et vécu des anniversaires avec toute la famille des personnes chez qui je vivais, je me suis retrouvée à faire de la course à pieds avec des amis, sous une pluie battante, au milieu d’une forêt géante et luxuriante digne d’Avatar, pour ensuite rentrer en traversant la ville dans la benne d’un Pick Up, je me suis accommodée puis habituée à un style de vie si différent de celui qu’on a en France, au point de devenir une « quasi-vraie » Mexicaine, BREF.

J’ai vécu L’AVENTURE. La Vraie.

 

 

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13 Commentaires

  1. Manon
    19 décembre 2016 / 10 h 07 min

    Coucou Megan !!
    Tes posts sur le Mexique m’ont tellement donnée envie d’y aller !
    Moi qui adore voyager, je viens d’ajouter le Mexique sur ma liste de voyages à faire au moins 1 fois dans sa vie !
    Ton style d’écriture est génial, TU es géniale et ton blog aussi, ne changes rien de ton naturel
    Manon

  2. megane
    2 novembre 2017 / 0 h 50 min

    bonsoir Megan,
    super ton expérience ainsi que ton article, je pars dans 10 jours à mexico et tout comme toi j’ai certaines appréhensions …
    as tu un mail ou autre..pour que l’on puisse échanger je suis preneuse si tu as de bons conseils !
    belle soirée a toi, à très vite j’espère.

    Megane!!

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