C’est vrai que jusqu’ici, je ne suis pas hyper bavarde sur mon blog, ou du moins j’évite de trop vous fatiguer
en racontant toute ma vie perso en large et en travers. Mais je pense qu’avec tout ce qu’il s’est passé ce weekend, on a tous un peu besoin de parler, de « vider son sac ».
On a tous vu nos feeds Facebook et Twitter remplis d’apprentis philosophes, de faux spécialistes de la religion, d’experts en géopolitique du dimanche. Mais tous ces gens, je les comprends. On a tout simplement chacun une manière différente d’exterioriser ce mal intérieur qui nous a tous pris à la gorge vendredi soir.
On a tous passé la nuit devant BFM, à rafraîchir nerveusement son feed Twitter pour avoir les infos à la seconde, en voyant le bilan provisoire des blessés, puis des morts, augmenter minute après minute.
On a tous passé des coups de fils pour savoir nos proches en sécurité, puis passé du temps à rassurer nos amis
et connaissances éloignées.
On a tous suivi maladivement le hashtag #RechercheParis, découvrant ces visages radieux de personnes belles, innocentes et joyeuses, désespérément introuvables. À tel point qu’à force de voir et de revoir ces photos, on a eu l’impression de perdre un proche lorsque ces tweets de recherches se transformaient en annonce macabre.
On a peut être tous, du moins certains, perdu une connaissance ou un proche dans ces attentats, comme c’est mon cas.
On a tous regardé par dessus notre épaule samedi, quand on est sorti de chez nous 30 secondes pour acheter une baguette.
Moi qui ait passé 6 mois au Mexique pour mes études, dans un des pays dit des plus dangereux du monde, où le moindre contrôle d’identité par une police corrompue peut être dramatique, où les enlèvements sont légion… Et bien je me suis senti bien plus en danger samedi à Paris qu’à n’importe quelle seconde de ces 6 mois au Mexique.
Et voir ces centaines de messages affolés de mes amis Mexicains, à prier pour moi, pour nous…
Et maintenant, on fait quoi?
Maintenant, on continue à vivre. On se ne se laisse pas abattre.
On a tous lu ce superbe texte, ce simple commentaire laissé par un visiteur sur le site du New York Times, criant son amour pour la France, qui a pourtant redonné du baume au coeur à toute une nation.
«La France incarne tout ce que les fanatiques religieux haïssent: la jouissance de la vie ici, sur Terre, d’une multitude de manières: une tasse de café qui sent bon, accompagnée d’un croissant, un matin ; de belles femmes en robes courtes souriant librement dans la rue ; l’odeur du pain chaud ; une bouteille de vin partagée avec des amis, quelques gouttes de parfum, des enfants jouant au jardin du Luxembourg, le droit de ne pas croire en Dieu, de ne pas s’inquiéter des calories, de flirter et de fumer, et de faire l’amour hors mariage, de prendre des vacances, de lire n’importe quel livre, d’aller à l’école gratuitement, de jouer, de rire, de débattre, de se moquer des prélats comme des hommes et des femmes politiques, de remettre les angoisses à plus tard: après la mort»
Alors oui, merde!
Continuons à honorer nos ancêtres, qui se sont battus pour nos libertés!
Continuons à se moquer de la kippa de cet ami, d’agiter du jambon sous le nez de cette autre pote musulmane, de se foutre de la tenue du pape à la télé devant cet autre ami, ou encore de questionner ce proche athée sur son manque de but spirituel.
Continuons à fréquenter ces belles terrasses parisiennes, seules ou accompagnées, à se croire riches en prenant une deuxième bière à 9€ parce que l’happy hour est terminé, mais qu’importe, c’est aujourd’hui qu’on se rend compte à quel point ces moments sont précieux.
Continuons à aller au cinéma, avec la réduction grâce à une vieille carte bon plans imagin’r alors qu’on est plus étudiant, continuons à s’instruire de toutes les manières possibles, à lire jusqu’à en avoir les yeux qui piquent, à chanter la musique naze de la pub du dentifrice à la télé.
Continuons à écouter tous les musiques du monde, à danser sur les tables, à clubber comme des folles sur de la grosse deep house tout en connaissant par coeur toutes les vieilleries 70’s de nos parents, à être autant incollables sur la dernière playlist underground que sur radio Nostalgie.
Continuons à boire des coups dans l’herbe du champ de mars ou sous un pont des quais de seine, à la lumière des bougies et des briquets qui allument des cigarettes, au son d’une guitare désaccordée lointaine, sans se demander une seule seconde quelle heure il est et comment on va rentrer.
Continuons à s’habiller comme on veut, à baiser avec qui on veut, à se marier quand on veut, à rentrer en pleine nuit dans la rue parce qu’on le peut.
Continuons à pester sur les Vélib’s qui se ré-enclanchent mal et qui ont le pneu crevé, sur les taxis pas sympas, sur les étiquettes des vêtements neufs qui grattent, sur les fermetures éclairs qui se coincent, sur les mines de crayons qui pètent, sur la batterie de l’iphone qui dure 5 minutes, sur la mamie qui fait ses courses du mois un vendredi soir à 20h alors qu’elle a que ça a foutre de la semaine, à hurler sur les pubs youtube qu’on peut pas passer…
Parce qu’après tout, la vie, la vraie, c’est ÇA.
Qui que vous soyez, on continuera à vivre, encore mieux qu’avant, juste pour vous faire chier.
Paris, Je t’aime.
« Si vous traversez l’enfer, continuez d’avancer » W. Churchill
Je vous aime.
Bisous chat
Ces événements m’ont inspiré pour écrire, il en ont inspiré d’autres pour composer de la musique… À écouter pour réfléchir!
Artwork « Pray For Paris » by Megan Vlt.
http://www.youtube.com/watch?v=w4juXPDIWd4
Très jolie texte criant de vérité .( Instagram @patouacia, ca te parleras plus)
Merci beaucoup pour ton commentaire Patricia, je me répète, mais ça me touche beaucoup ! Jolie soirée à toi. Megan
Bonjour, le texte et très touchant. Merci d’écrire un article sur Paris parce que cette ville je l’adore (instagram @nadi_kimm) ❤❤
Merci à toi d’avoir pris le temps de lire cet article ! bisous chat
Cela fait du bien de lire un texte poignant et véridique … Continuons d’avancer <3
Une fidèle d'Instagram.
Merci beaucoup pour ton commentaire, ravie que cet article t’ait plu et merci de ton commentaire. Des bisous.